(Suite de la page 59)

souvent d'une indigence affligeante en termes d'efficacité.  Le député actuel n'a pas à avoir de vision, d'analyse, de réflexion personnelle. Son parti se charge de l'approvisionnement doctrinaire de la boutique politicienne. Son rôle à lui est d'être le « représentant de commerce » dudit parti ! Il se comporte comme tel. Ses propres intérêts priment. 
Pourquoi ce peu d'intérêt pour la « vraie » politique, celle qui nécessite un minimum de tripes et qui doit répondre aux attentes des citoyens? Parce que, outre l'existence de ce régime monarchique qui a transformé les députés en lavettes de la république, les règles électives permettent cette dérive. De plus, le cumul des mandats, dénoncé depuis des décennies, offre des opportunités d'addition de gains substantiels, sans aucun effort. Malgré les critiques répétées, la classe politique se montre toujours aussi peu enthousiaste à l'idée de couper la juteuse branche en or sur laquelle elle est assise.

La presse à la botte des partis
Non seulement le montant des indemnités parlementaires est l'un des plus attractifs au monde mais, en France, le nombre de mandats n'est pas limité dans le temps. C'est donc la rente de situation assurée pour peu que l'heureux élu soit docile et fasse acte d'allégeance au parti et au régime. Certes, il doit remettre son mandat en jeu périodiquement. C'est ce qu'objectent invariablement les profiteurs du système.
Mais c'est une remise en jeu sans panache. Une épreuve en trompe-l'œil en vérité, tant les dés sont pipés du fait de règles électorales qui ne laissent qu'une chance dérisoire au renouvellement, sauf à être adoubé comme dauphin du sortant. 
De surcroît, la plupart des parlementaires ont un, voire plusieurs organes de presse - y compris du service public de l'audiovisuel -, à leur botte, qui leur assure, sinon 90% de chance de réélection (ou élection) dès le premier tour, de toute façon 100% de chance au second tour.
C'est là un des effets déplorables de la disparition d'une presse pluraliste d'information ou profit de médias de communication. La majorité des journaux sont aujourd'hui des outils de propagande au service des seuls représentants des partis institutionnels. Eux-mêmes étant devenus, de fait, des filiales de groupes industriels ou financiers puissants, propriétaires desdits médias et principaux bailleurs de fonds, notamment pour financer les campagnes électorales.

Aucune chance pour les « petits » candidats
Ainsi, un « petit » candidat à la députation, indépendant, plein d'énergie, bourré des meilleures idées pour son pays, mais sans le sou, ne fera pas le poids quand il s'agira d'injecter les fonds nécessaires à une campagne de communication efficace (au minimum 20 000 euros), comparé aux moyens démesurés des  « institutionnels. Résultat : privés d'information sur la qualité des autres candidats (les petits), les électeurs de la circonscription continuent de voter pour les mêmes ou se réfugient dans l'abstention. Comme, de surcroît, ces « petits » candidats sont souvent copieusement étripés, avant et pendant la campagne, par les plumitifs serviles des journaux locaux, des radios et télés locales à la solde du parti du sortant (qui veut éviter toute mauvaise surprise), ils n'ont, dans d'aussi mauvaises conditions, aucune chance d'accéder à l'Assemblée nationale !

Changer le statut, le mandat du député et les règles électorales
Trouver le chemin d'une démocratie crédible et véritablement représentative de toutes les composantes de la population française impose de modifier les modes de désignation des représentants nationaux et leur mandat. Le candidat devra engager personnellement sa responsabilité sur un programme (même élaboré par son

(Suite page 61)

http://vive.laliberte.chez-alice.fr

Fermer la fenêtre

Page précédente

Page suivante