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(Suite de la page 57)
La France vend des armes de destruction massive ou ciblée à des pays qui massacrent et exploitent leurs peuples ou leurs voisins.
La France soutient et pratique le capitalisme, ce système anti-humain qui détruit et exploite tous les êtres et la Terre.
En France, la liberté, l'égalité et la fraternité n'existent que sur les frontons des bâtiments publics et dans les bréviaires d'instruction civique.
Quelle liberté quand on est prisonnier du capitalisme et que l'exercice de la libre opinion est soumis au bon vouloir des marchés, quand on est chômeur, travailleur précaire ou RMIste, quand on est pris dan les rets de Big Brother... ?
Quelle égalité entre les millionnaires et les miséreux, entre ceux qui ont tous les pouvoirs et ceux qui n'ont rien, entre ceux qui peuvent se payer plusieurs avocats renommés et ceux qui n'ont que l'aide juridictionnelle, entre les stars du show biz et les balayeuses ?
Quelle fraternité dans un pays où la compétition acharnée, l'égoïsme, le profit... sont la règle, où chaque clan et corporation tire la couverture à lui, où les pauvres, les prostituées, les immigrés, les sans-papiers, les contestataires... sont traités en parias et pourchassés... ?
La France n'est pas le pays de la justice, mais celui de l'injustice permanente et institutionnalisée, organisée au profit des riches et des puissants, avec l'aide des tribunaux et des polices.
En conséquence, je renie le drapeau bleu-blanc-rouge et l'hymne national. Ces symboles sont irrémédiablement attachés à un Etat despotique, criminel et injuste. Il ne suffit pas de proclamer de belles déclarations pour laver le sang passé et blanchir le présent. Les individus français ayant réellement œuvré pour la liberté et certaines actions collectives justes ne peuvent contrebalancer et effacer un système globalement oppressif et inhumain, cynique et anti-démocratique. On ne doit pas mélanger la diversité des paysages, des cultures et des héroïsmes individuels avec un monstre étatique qui accapare l'idée de patrie.
La France n'a rien d'extraordinaire, beaucoup de pays qui se disent démocratiques lui ressemblent, certains sont même bien pires, sans parler des abominables dictatures. Ce n'est pas parce qu'en France la chaîne est plus longue qu'en Chine qu'il faut renoncer à la briser.
Je dénie à la France, et à tout autre Etat, le droit de me juger et de me représenter. Je préférerais encore être apatride, citoyen d'une utopie qui n'existe malheureusement pas. Je réclame le droit d'être citoyen du monde, dégagé de l'emprise des Etats, de leurs « patries » qui jouent habilement sur le légitime attachement au lieu où on vit pour servir tous les nationalismes, qui se servent de la grandeur de certaines personnalités historiques pour faire oublier leurs bassesses.
Qu'on enterre l'Etat français au son de son funeste hymne national et enserré dans son drapeau taché du sang de ses millions de victimes, qu'il rejoigne dans la tombe ses copains dictateurs.
Que les humains se réveillent et construisent d'autres structures collectives : libres, autonomes et démocratiques, libérées du joug paternaliste de la France et de ses semblables.
Que les humains se changent de fond en comble et abandonnent leurs passions pour la guerre, la servitude et la domination, afin que les monstres étatiques ne ressortent plus jamais de leur tombe pour vampiriser le monde.
Au nom de la liberté, de l'égalité et de la fraternité pour tous les êtres de toute la Terre : à mort la France !
Zora
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