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der à des cessations anticipées d'activité pour la population active la plus âgée (départs en préretraites, etc.). Ce qui a permis de radier des statistiques une partie importante des chômeurs. Il repose sur deux axes :

  • la déréglementation du travail : liberté de licenciement (2) et d'embauche, pas de salaire minimum légal, ni de durée maximum légale du temps de travail, mobilité, et flexibilité
  • la pression constante sur les chômeurs : contrôle très sévère , obligation de suivre une formation et/ou des stages , obligation de ne pas refuser plus de deux offres d'emplois, sous peine de suppression des allocations.

Cette période de contrainte forte sur le chômeur dite « d'activation » est contestée au Danemark. Elle est loin d'être aussi efficace que les ultra-libéraux  français veulent le faire croire. Officiellement, on compte 180 000 chômeurs, soit un taux de 6,2%. En réalité, plus de 500 000 Danois se retrouvent en période d'activation chaque année, soit 20% de la population active.

Lorsque les doctes économistes ultra-libéraux français prennent en exemple le fameux
« miracle » danois, c'est uniquement pour vanter les effets positifs de la déréglementation du travail sur le taux d'activité des danois : 75,4% contre 63,4% en France en 2003. Mais à quel prix pour les Danois, en termes de qualité de vie…
C'est oublier que les contrats aidés participent pour une grande part à la réduction du nombre des chômeurs inscrits. C'est oublier aussi un peu vite qu'à l'issue de la période de chômage, ou bien lorsque le salarié n'a pas reconstitué ses droits à l'assurance chômage (après un contrat aidé), celui-ci tombe dans l'assistance sociale gérée par les municipalités et dans une forme précarité qui n'a rien à envier à la précarité en France.

En 2001, un gouvernement conservateur libéral est arrivé. Il a, bien sûr, mis l'accent sur la partie déréglementation du travail au détriment du traitement purement social. Si la potion magique danoise semble donner des résultats chez les jeunes, il n'en est pas de même pour les « seniors » pour lesquels l'efficacité n'est pas démontrée. Par ailleurs, le taux de chômage a également recommencé à augmenter au Danemark, passant de 5 % en 2002 à 6,2% en 2004.
Le remède danois : un miracle ? Pour les ultra-libéraux certainement ! Mais que penser d'un modèle qui, en dépit de sa « flexibilité sécurisée » voit 20% de sa population active passer par le chômage chaque année ?

Verdi

(1) 30% des salariés sont contraints de changer de travail chaque année.
(2) 1,5 million de membres sur 2,4 millions syndiqués et 2,8 millions d'actifs.

(3) un employeur danois qui licencie n'a aucune indemnité à verser si l'employé a moins de 12 ans d'ancienneté.

http://vive.laliberte.chez.tiscali.fr

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