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lorisant, soit les emplois précaires à la britannique.
Les autistes du gouvernement (soutenus par les députés godillots UMP/UDF), aujourd'hui aux mannettes avec Villepin/Sarkozy, seront-ils capables de faire le bon diagnostic ? Bien évidemment non. Ni bon diagnostic, ni remèdes répondant à la problématique actuelle. Ils vont  préférer les chimères des modèles inadaptés à la situation française! Imiter un mauvais système (demandez aux Danois) plutôt qu'imaginer une solution d'urgence spécifique à notre pays. En clair, les exclus de l'emploi auront le choix entre la peste et le choléra.
La France est gangrenée. Un gouvernement digne de ce nom devrait avoir comme mission première de s'attaquer aux vraies racines du mal que sont les institutions dévoyées, la corruption et les scandaleux gaspillages de l'argent public. Ceci pour se donner du même coup les moyens de financer les seules mesures susceptibles de faire reculer immédiatement (celles avancées ci-avant) le non-emploi et la précarité.
Malheureusement, soulager l'angoisse et la souffrance des gens ne figure pas au registre de leurs compétences, ni de leurs envies. Leur solution sera le service du travail dévalorisé et dévalorisant obligatoire à la danoise ou le travail précaire à la britannique. Avec son corollaire : aucune qualité de vie et la trouille toujours présente du lendemain pour ceux qui n'y échapperont pas!

LE MODELE DANOIS N'EST PAS UN PARADIS

Ils - gouvernement français, medef, médias inféodés, économistes assermentés ultra-libéraux - nous rebattent les oreilles avec le modèle danois présenté comme la panacée des modèles sociaux. La réalité est beaucoup plus contrastée dans ce pays de 5,3 millions d'habitants, où plus de 60% des emplois sont concentrés dans la capitale Copenhague (1,4 million d'habitants).
D'un côté, des chefs d'entreprise danois qui ont toute latitude. De l'autre, des salariés soumis à la pression d'un marché du travail très largement déréglementé, obligés d'accepter n'importe quel boulot. 
Reste que le chômage y est tout aussi présent, avec 20% de la population active qui passe chaque année par une période « inactive » pudiquement appelée « activation ».

Si gagnant il y a, ce n'est certainement pas le salarié danois (1) astreint à un parcours professionnel aléatoire, et forcément perturbant. Lequel salarié se trouve enfermé depuis 10 ans dans un carcan ultra-libéral, qui ne lui laisse que peu de liberté, si par malheur le chômage le frappe. Ce qui, bien évidemment, n'apparaît pas dans les dithyrambes des libéraux français qui se plaisent à le présenter comme LE paradis du consensus social, à la scandinave. En réalité, ce modèle est un pur produit de l'idéologie ultra-libérale en ce qu'il exploite la peur permanente des salariés pour mieux les soumettre à ses règles.


Les vrais gagnants, ce sont les tenants du libéralisme économique débridé implanté avec succès dans ce pays qui, du fait de sa taille, n'a pas su ou pu résister. Il est à craindre que, se référant au modèle danois, Villepin et le gouvernement français se servent du taux de chômage en trompe-l'œil de ce pays, pour justifier des mesures coercitives intolérables contre les exclus de l'emploi.

Le régime danois a, certes, le mérite de maintenir 90% du revenu du demandeur d'emploi, mais il limite à 4 ans la durée des versements, contre 9 ans jusqu'en 1993. Ses partisans mettent en avant cette couverture sociale, en apparence sécurisante. Sauf que, comparé aux  modèles d'autres pays européens, le modèle danois présente aussi des limites. A titre d'exemple :  les contrats « aidés » ne permettent pas au salarié qui en bénéficie de reconstituer ses droits au chômage.

Autre forme de limite : le syndicalisme. Le salarié danois n'a pas vraiment  la liberté de choisir son syndicat, contraint qu'il est, s'il désire une assurance chômage, qui n'est pas obligatoire au Danemark, d'adhérer, principalement, à L.O. Cette organisation (1), qui détient un quasi-monopole syndical,  gère le régime d'indemnisation. Avec 80% d'adhérents, le Danemark affiche l'un des plus forts taux de syndicalisation parmi les pays européens.


Déréglementation du travail et pression constante sur le chômeurs ne font pas l'unanimité au Danemark

Ce régime a été mis en place par les sociaux démocrates en 1995. Ils ont commencé par procé

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