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Au fin fond de celles-ci, loin des regards indiscrets, la cohorte des petits hobereaux cumulards, jaloux de leur position sociale et de leur minuscule pouvoir, lui fichait la nausée. Avec ce bas monde, il avait découvert la face la plus sombre de l'être humain. Cette part obscure et malsaine qui habite, à des stades divers, chacun d'entre nous et que nous tentons, avec plus ou moins d'efficacité, de contenir dans des limites acceptables pour la morale. Foin de ces nobles scrupules pour cette meute avide de tout, dès lors que ce « tout » leur fait respirer l'oxygène des autres, sans lequel ils ne seraient rien. Sous les traits d'une sympathie feinte qui leur tient lieu de masque attrape-couillons, ils dissimulent la laideur de leur âme. Bien que hideux et pitoyables, ils séduisent  sans mal les fats, les idiots, les coincé(e)s, les insatisfait(e)s chroniques et les hordes de déboussolés dont l'unique religion est désormais la télé débile dont TF1 et M6 sont les parfaits symboles aux côtés de chaînes publiques tout aussi lamentables. Même les braves et honnêtes gens et quelques « intellos » égarés se laissent distraire par ces bonimenteurs.

Désespérant ! La France allait beaucoup plus mal qu'on ne voulait bien l'avouer. Il en avait eu l'intuition très tôt.  Puis, profession oblige, il en avait eu la confirmation à travers ses contacts avec la population. Dès cette époque, il avait perçu la malhonnêteté de certains politiciens locaux. Quand ce n'était pas carrément de la malveillance. Il ne pouvait tolérer l'omniprésence du mensonge dans la conduite de l'action publique.  Pendant les années de son engagement politique, il avait tenté de le dire. Sans succès. Au milieu de la cacophonie politico-médiatique, il lui avait été difficile de se faire entendre. Comme quelques (trop) rares confrères journalistes, il avait, dix ans avant tout le monde, dénoncé la dérive des mœurs politiques, le dévoiement des Institutions. Au cours de la campagne des législatives de 1993, il avait avancé des solutions de bon sens pour, au moins, tenter d'inverser la tendance et commencer à corriger les excès qui plongeaient dans la souffrance des millions de ses concitoyens, en particulier dans cette région de la Bourgogne profonde. Mais il avait mal évalué à quel point la nouvelle religion matérialisme avait causé des dommages dans la capacité critique des citoyens français, plus soucieux de la balade du samedi à l'hypermarché que du sort de leurs prochains. Une indifférence quasi générale, y compris de la part des plus modestes, alors qu'il s'agissait d'améliorer en priorité leur condition. Il s'était trompé. Les tenants de la communication, eux-mêmes propagandistes dûment accrédités par les partis politiques installés devenus de véritables sociétés commerciales, organisaient le brouillage des messages non conformes à la norme. C'est ainsi que des organes de presse en perte de vitesse, à la limite de l'obsolescence, se refirent une santé financière (sur le dos des contribuables grâce aux généreux subsides de l'Etat) en devenant les outils de propagande à la solde de quelques policards sans envergure. Le
Mal Public, le bien nommé en l'occurrence, en était, et en est encore, le parfait exemple. 

ENGEANCES


De fait, la barrière opaque (très vite) érigée autour de lui par ses ennemis (de tous bords et de tous poils) qui avaient compris le danger, pour leurs intérêts, que représenterait l'ascension de cet homme indépendant (naïvement, il avait sous-estimé leur nombre et leur capacité de nuisance) empêcha qu'il soit entendu. Au premier rang de ceux-ci se trouvait, bien évidemment, le quotidien local de droite extrême. Après s'être débarrassé du concurrent encombrant que représentait
Les Dépêches, le Mal Public  put pratiquer sans aucun scrupule un ostracisme digne des catholiques intégristes dont il est le fidèle support et serviteur depuis toujours. Malheureusement issu du journal Les Dépêches, il ne tarda pas à subir la vindicte de ses anciens concurrents, dont certains ne lui avaient probablement pas pardonné d'avoir été plus reconnu qu'eux… Même Hana Hache son ancien et « talentueux » confrère, pour qui il avait éprouvé une réelle admiration, avait rejoint leurs rangs, et s'était mis à aboyer avec les chiens galeux, gâchant son talent au service du plus indigent des parlementaires français.
Soumis à une implacable censure pendant plus de dix ans, malgré plusieurs lettres aux directeurs successifs et deux plaintes au procureur de la république, rien n'y fit. Le
Mal Public se muait en arme de guerre dès qu'apparaissait son nom… Pas facile dans  ces conditions de bâtir une organisation politique porteuse d'un projet indépendant des partis politiques. D'autant que le Mal Public se devait de protéger la carrière de son poulain et ancien journaliste agricole devenu candidat député en juin 1992, après avoir courtisé une journée durant le vieux parlementaire sortant pour obtenir son précieux adoubement. Lequel, usé, finit par céder sans conviction aux piaffements du postulant député.
Isolé, intransigeant sur les principes de justice, de dignité et de solidarité, il avait rarement fait dans la dentelle pour étriller les imposteurs et autres men

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