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compétences, et qui choisissent de se contenter d'un modique complément de revenu, indispensable à l'équilibre de leur budget.

Mais au moins que tous puissent compter, dans la dignité, sur un revenu minimum de substitution, SANS LIMITATION DE DUREE DE VERSEMENT!

Halte à la culpabilisation des privés d'emploi
Pourquoi s'acharner à culpabiliser des centaines de milliers de Français de plus de 50 ans privés d'emploi en entretenant sournoisement l'idée (insidieusement répandue) dans l'esprit des autres (les prétendus nantis qui ont la chance d'avoir un boulot !) selon laquelle les chômeurs sont tous des fainéants ? Qui doit se retrousser les manches pour créer de l'activité ? Le chômeur démuni de plus de 45 ans, épuisé par les centaines et les centaines de rejets de candidature accumulés au fil des années, qui n'a pas nécessairement la vocation d'être un chef d'entreprise pour se mettre à son compte et ne dispose, la plupart du temps, que de maigres et insuffisantes économies ? Est-ce vraiment aux chômeurs à prendre tous les risques sous l'odieuse pression de la culpabilité (subtilement entretenue dans l'opinion publique par les mauvais esprits) au risque de tomber encore plus bas et de tout perdre (c'est-à-dire le peu qu'il leur reste) ?

Pas question de régresser en acceptant
n'importe quel boulot
La justice sociale venait de faire un grave pas en arrière en privant la génération des quarante-cinquante ans de leur seule bouée de secours : les maigrelets 400 euros mensuels (une fortune ! ) de l'ASS.  Une somme dérisoire, mais était-ce encore trop pour les auteurs de cette odieuse décision, inspirée par le Medef, l'UMP et soutenue par la CFDT?  Une chose est évidente : s'il y avait du travail pour tous, en particulier pour les plus de 45/50 ans, cela se saurait et les intéressés ne s'en plaindraient pas. Alors de grâce, n'inversez pas les responsabilités.

Et puisque, à partir de 45 ans (sauf à être pistonné ou appartenir à tel ou tel réseau ou lobby, ou encore à accepter de régresser , ils sont considérés comme improductifs ou bons à rien, fichez leur la paix et laissez-leur au moins ce moins que rien qui fait beaucoup pour leur survie : l'allocation de solidarité spécifique !

Instituer un revenu minimum d'existence
L'urgence, c'est de rompre la désespérance des exclus du système. La priorité des priorités, c'est de prendre sans attendre une mesure humaine forte pour les centaines de milliers de Français privés de perspectives réelles que sont ces classes d'âges issues du baby boum des années 50. Une mesure qui pourrait être le RME, ou revenu minimum d'existence. La France, pays immensément riche (du labeur de ses citoyens) peut très facilement et rapidement mettre en place cette mesure. Le RME (géré comme l'ASS par l'Etat pour garantir la stricte confidentialité) rassurerait les bénéficiaires tant sur le plan financier et matériel que sur le plan psychologique. Il leur permettrait d'envisager plus sereinement leur existence, avec un effet indéniablement positif sur la santé physique et morale de nombre d'entre eux qui souffrent de pathologies liées à leur état social. En outre, autre avantage, avec la confiance retrouvée l'envie et les réflexes naturels de consommateurs réapparaîtront immanquablement, avec l'incidence bénéfique que ce changement de comportement aura sur la relance de l'économie. 

Ils ont travaillé 30 ou 35 ans, n'est-ce pas suffisant ?
D'autres arguments plaident en faveur de l'instauration d'un RME, encore faut-il admettre une fois pour toutes que les individus sont par essence différents. Certains sont moins forts que les autres. Doivent-ils pour autant être coupables de manquer d'énergie, en particulier arrivés à la moitié de leur vie ? Doivent-ils être condamnés à une mort lente et sordide ? Pourquoi les contraindre à galérer encore et encore pour des résultats aléatoires autant que hasardeux. Ils ont travaillé 30 ou 35 ans, n'est-ce pas suffisant ? Ils ont été virés comme des malpropres par ceux-là mêmes qui aujourd'hui veulent non pas éradiquer le chômage mais les chômeurs. Sous-considérés, laminés, des centaines de milliers de chômeurs sont allés de désillusions en vexations portant la croix de la culpabilité sur le dos. Il ne leur manquait plus que la couronne d'épines sur la tête. C'est chose faite !

Un écran pub de 30 secondes  à la télé = 13 années d'ASS
Comment être étonné que certains finissent par perdre le respect d'eux-mêmes. Ils n'ont d'autre issue que le suicide dans l'indifférence générale ! D'autres ne souhaitent pas ou plus entrer dans la compétition destructrice (« un non-sens humain » selon le biologiste Albert Jacquard puisque celle-ci fait des perdants) pour toujours plus de gain. Ceux-là ne demandent qu'un revenu minima, ou un complément de revenu minimum. 400 euros par mois, est-ce trop demandé quand des sommes faramineuses sont échangées en Bourse chaque jour… au nom de la reine spéculation ?

Un écran pub de 30 secondes à la télé coûte 70 000 euros (400 000 francs) soit l'équivalent de… 13 années d'allocations de solidarité spécifique. Jacques Attali dénonçait dans l'Express dès le mois de septembre le «Petit scandale entre amis » à propos de la

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