CHOMAGE FICHEZ LA PAIX
AUX PLUS DE 50 ANS
LETTRE OUVERTE À JEAN-LOUIS BORLOO LE  2 AVRIL 2005

La décision de limiter à deux ans la durée de versement de l'allocation de solidarité spécifique, outre qu'elle est totalement improductive, est une des mesures les plus iniques prises par un gouvernement depuis 30 ans. Il y a tout juste un an, sous la pression, Chirac a demandé de suspendre son application.  Un an après, le décret d'application des nouvelles règles de l'ASS n'est toujours pas paru.
Avec la montée du chômage, la tentation est grande pour le gouvernement de faire baisser artificiellement les chiffres en radiant les chômeurs les plus exposés.

La menace de perdre toute source de revenu pèse plus que jamais sur les bénéficiaires, notamment sur les plus de 45/50 ans qui en ont assez de pointer à l'ANPE, alors que le marché de l'emploi, à la sauce ultra-libérale, ne veut plus de cette catégorie, trop vieille, trop expérimentée et surtout trop coûteuse en salaire
.

La suppression de l'ASS au bout de deux ans (si cette disposition avait été maintenue ?) outre les dégâts qu'elle a déjà causés, aurait été cruellement efficace pour précipiter d'un coup des centaines de milliers de bénéficiaires et leur famille dans une angoisse accrue du lendemain. Comme si la crainte, déjà endurée depuis de trop longues années, d'une vie au jour le jour et de ses effets dévastateurs sur la santé ne suffisaient pas. Il est ignoble de faire des économies de bout de chandelle sur le dos de citoyens français fragilisés qui, dans leur immense majorité galérent depuis des années pour retrouver un emploi qu'on leur refuse sous prétexte qu'à partir de 45 ans ils sont trop vieux ou improductifs, lesquels, en bout de course, n'ont (mais c'est au moins cela)  que l'ASS pour trouver le courage de survivre en attendant des jours meilleurs ou la retraite.

La création d'emplois ne se décrète pas
Même soutenue par une politique volontaire (???) de l'emploi, l'activité économique française ne sera pas en mesure de fournir des emplois aux plus âgés. Ce n'est pas ce RMA bidon et odieux qui règlera le problème. Il est normal que la priorité soit donnée aux classes d'âge plus jeunes. Pour autant, LEs plus de 50 ans n'ont pas à en pâtir en supportant les conséquences. Les plus de 50 ans n'ont pas cherché à être exclus, c'est le système libéral qui les exclut. Au nom de quelle idéologie, de quel dogme ou principe, les plus de 50 ans devraient-ils être privés d'un minimum de ressources?

Handicap de l'expérience, leurre de la formation, piège de la mobilité et stages bidons…
Pourquoi refuser à ceux-là une fin d'activité progressivement à partir de 50 ans, quand certaines catégories de salariés y ont droit ? Pourquoi continuer à véhiculer de fausses solutions comme la formation ou la mobilité présentées depuis 25 ans comme la panacée pour lutter contre le chômage ? Pourquoi les soumettre à des contrôles excessifs, ou à des stages bidons dévalorisants? Pour un très grand nombre d'entre eux, ce n'est pas un manque d'expérience ou de formation qui les empêche de retrouver du travail. Au contraire, c'est aujourd'hui un handicap. Tout le monde le sait. Il faut que cesse cette hypocrisie.

Supprimer le pointage pour les plus de 50 ans
Un autre type de relation avec les bénéficiaires  de plus de 50 ans doit être instauré, basé sur la confiance et le respect de la dignité.
La première mesure devrait
être la suppression de l'obligation systématique de recherche d'emplois et le pointage (avilissant) à l'ANPE Chaque cas est un cas particulier. Pourquoi ne pas imaginer un système susceptible de s'adapter à chaque situation, à la fois incitatif et humain : une ASS à la carte!

  • Versement d' une ASS majorée de 100% à ceux qui font le choix, malgré le handicap de l'âge, de rechercher un emploi, avec l'aide de l'ANPE, ou qui sont porteurs d'un projet, avec une réelle probabilité de (re)trouver un emploi durable , CONFORME A LEUR QUALIFICATION ET A LEUR EXPERIENCE.

  • Versement de l'ASS majorée de 50% pour les autres : ceux dont le handicap n'est ni la formation ni l'expérience, mais principalement l'âge et l'absence notoire de perspectives réelles de retrouver un emploi digne d'eux et de leurs

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