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(Suite de la page 46)
Malheureusement, sous prétexte d'éviter l'inflation, les ultra-libéraux neutralisent la croissance monétaire. Quand nous produisons un effort, le sang circule plus vite et en plus grande quantité pour nous permettre de faire face. A cet instant, nous sommes bien obligés d'apporter à notre organisme l'eau et le sucre supplémentaires qu'il réclame, faute de quoi c'est la syncope. La monnaie est un fluide précieux, comparable au sang qui circule dans nos veines. Aujourd'hui, notre économie a besoin de plus de monnaie pour stimuler les échanges en assurant un revenu financier aux sinistrés de la loi de la jungle ultra-libérale, chère à Mme Parisot, présidente du Medef.
La monnaie n'est pas une abstraction comptable. Son usage varie selon les besoins de la conjoncture. En période de déséquilibre entre l'offre (surproduction) et la demande, la création de monnaie donne les moyens, notamment aux plus fragiles (exclus de l'emploi, précaires, retraités, jeunes, familles, etc.) d'absorber cette offre. Plutôt que de créer un déficit d'origine "bancaire" issu d'emprunts internationaux, qui engraisse de riches créanciers, il est plus judicieux de faire jouer l'inflation. Cette variable monétaire, utilisée à bon escient, a un effet de relance économique autrement plus bénéfique que la spirale déflationniste dans laquelle les pactes de stabilité entraînent inexorablement les pays européens, dont la France.
Tant que le dogme ultra-libéral privilégiant l'offre à la demande encombrera les cervelles des décideurs politiques et économiques de nos pays, tant que la monnaie ne retrouvera pas une fonction régulatrice en soutenant la demande, et tant que les gouvernements n'utiliseront pas ce droit régalien de distribuer en le créant l'argent qui manque ou de redistribuer équitablement l'argent existant, le spectre de la crise mondiale majeure restera présent.
L'Etat n'est pas une entreprise commerciale La rentabilité de l'activité économique d'un pays n'est pas antinomique d'une juste redistribution des fruits de la richesse produite. Encore faut-il admettre une fois pour toutes que la gestion d'un état ne peut être assimilée à celle d'une entreprise marchande. Mettre en avant les « supposés » déficits de tel ou tel domaine social - maladie, vieillesse, chômage, etc. - n'a aucun sens et n'a d'autre fin que de créer un sentiment de culpabilité chez les citoyens, comme s'ils étaient individuellement responsables de l'incurie des dirigeants politiques.
Le faux trou de la Sécu en est le plus parfait exemple. Depuis deux décennies, la Sécu voit ses recettes amputées par les cadeaux (exonérations de charges) faits aux entreprises. Est-ce la faute aux assurés sociaux qui eux continuent à cotiser et voient leur contribution au budget de la Sécu augmenter régulièrement ? Autre exemple : lorsque les entreprises licencient du personnel pour augmenter leur profit, elles le font dans le but de servir les dividendes exigés par les fonds de pension américains ou anglais destinés à payer les retraites dans leur pays. Du coup, elles privent le régime de retraite par répartition français de centaines de milliers de cotisants. De précieux cotisants perdus également pour les régimes d'assurance chômage. Tout le monde en convient. Mais, par un curieux phénomène d'autisme, les gouvernants ump appliquent les solutions les plus absurdes au détriment des petites gens bien évidemment, comme par exemple obliger les seniors à trouver un emploi alors qu'ils n'ont aucune chance de retrouver un employeur du fait de leur âge, et tandis que les emplois durables pour les jeunes sont largement insuffisants. Conséquence : la régression s'installe et succède à un siècle de progrès social conquis de haute lutte et souvent dans le sang. Pourtant, dans la conjoncture actuelle, utiliser l'outil de la monnaie paraît être une bonne solution. Mais elle se heurte au dogme, à l'idéologie destructrice imbécile dominante, défendue par l'Europe ultra-libérale et sa banque centrale présidée par un Français borné nommé Trichet, placé à ce poste par son ami, un certain Chirac !
La fin des revenus de l'emploi Eu égard aux progrès techniques et technologiques des dernières décennies, la productivité par poste de travail atteint des sommets et restreint le nombre des emplois nécessaires à produire la richesse. Les emplois industriels vont diminuer inexorable (Suite page 48)
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