CHIRAC : AFFAIRES ET JUSTICE

A l'approche du scrutin référendaire du 29 mai sur la constitution européenne, Chirac devient plus méchant à l'égard des « mauvais » Français qui refusent obstinément de le plébisciter. Déni de démocratie de la part du premier magistrat de France ? C'est évident. Tous cependant ne sont pas mauvais : comme en mai 2002, des hommes et des femmes se prétendant socialistes s'apprêtent à le sauver une seconde fois en votant « oui » sans sourciller. Reste que Chirac joue très gros personnellement, ce qui explique sa grande nervosité. En effet, une défaite risque fort d'être synonyme, cette fois, de lente descente aux enfers jusqu'en 2007. La justice, ragaillardie, pourrait avoir à nouveau envie de demander des comptes à l'ancien patron du RPR. D'autant que, dans l'affaire des marchés publics d'Ile-de-France actuellement en jugement, certains justiciables, qui semblent en avoir gros sur la patate, pourraient être tentés de vider leur sac et d'en dire davantage sur le système RPR. 
Sauf que, dans les récentes et scandaleuses lois liberticides et répressives (exclusivement pour le citoyen lambda) dites Perben II, la corruption financière est occultée. Plusieurs volets semblent manifestement taillés sur mesure pour épargner à Chirac, quand il redeviendra simple « mortel », les affres judiciaires tant redoutés. Parmi les nouvelles dispositions : le « plaider coupable » et l'absence de condamnation en échange de certaines obligations, comme rembourser les victimes, vont favoriser l'enterrement des affaires politico-financières. Qui plus est, le huit-clos évitera la publicité médiatique à ce type de crimes et délits
Chirac s'est, jusqu'alors, toujours soustrait à la justice qui souhaitait l'entendre, en se réfugiant derrière l'immunité que lui confère la fonction de Chef d'Etat. Voici, résumées, les (principales) affaires dans lesquelles il a été cité, mais jamais inquiété jusqu'à présent pour cause de : prescription, non-lieu, affaires en cours d'instruction ou de jugement, ou affaires suspendues, voire enterrées. Le montant des fonds détournés par le système RPR (aujourd'hui UMP) est estimé à plus de 8 millions d'euros (54 millions de francs).

  • Emplois fictifs du RPR à la mairie de Paris. Montant estimé du détournement de fonds publics : 4,6 millions d'euros (30 millions de francs), notamment durant les mandats de Jacques Chirac (1977 à 1995). (dossier suspendu : la justice se dit incompétente s'agissant du Chef de l'Etat).
  • Affaire des marchés publics d'Ile-de-France. Commissions occultes versées par les entreprises de BTP attributaires des marchés publics de la ville de Paris entre 1991 et 1993. Montant estimé du détournement de fonds publics pour la partie qui concerne Chirac : 336.000 euros    (2,2 millions de francs), correspondant au paiement en espèces de billets d'avion par Jacques Chirac.(jugement en cours).
  • Affaire des HLM de Paris. Le maire de Paris est soupçonné d'avoir participé, entre 1991 et 1994, à des manœuvres frauduleuses sur l'attribution de certains marchés publics. Montant  des sommes prélevées illégalement aux entreprises : 91.450 euros (600 millions de francs). (procédure en cours).
  • Frais de bouche des époux Chirac à la mairie de Paris (de 1977 à 1995). Montant estimé du préjudice financier pour la mairie de Paris : les époux Chirac auraient consommé 215,00  euros (1.410,00 francs) de nourriture par jour, soit 1, 5 millions d'euros auxquels s'ajoutent 1,5 million d'euros pour les réceptions privées. Total : 3 millions d'euros (19 millions de francs). (classée sans suite).
  • Château de Bity. En 1978, Jacques Chirac a acheté par l'entremise de la fondation Pompidou, qui a été remboursée par des subventions publiques de la ville de Paris, un terrain de 5 hectares près de son château de Bity : montant du préjudice pour les contribuables :  210.000 euros (1,3 million de francs).(non-lieu : prescription).

QUAND LE MAUVAIS EXEMPLE VIENT D'EN HAUT

Chirac a eu la satisfaction de voir votés par l'Assemblé nationale les crédits de l'Élysée pour 2005. Ils s'élèvent à près de 32 millions d'euros , c'est-à-dire
10 fois plus qu'en 1994 où ils représentaient 3,4 millions d'euros. Pendant la même période, l'inflation cumulée n'a pas dépassé 15%…  Un certain De Gaulle, connu pour sa rigueur dans l'utilisation des deniers publics quand il était locataire de l'Elysée, doit se retourner dans sa tombe!

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