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Chère Madame D., Jeudi 26 septembre 2002
La lucidité est une qualité rare de nos jours, qualité que , à mon humble niveau (et sans aucune modestie je le confesse), je me targue de posséder, même si aujourd'hui c'est mon plus gros handicap. Le comportement qui en résulte peut, en revanche, je vous l'accorde, prêter à interprétation, voire malentendu. Aujourd'hui, je n'ai pas pour ambition d'éclairer une société "bovinée" qui pour le coup est, elle, complètement masochiste. Même les esprits contemporains parmi les plus brillants semblent avoir fini par "décrocher", tant le décalage entre le monde réel et la capacité critique des gens est grand (Sollers met en parallèle progrès technologique et régression de la pensée). Ils renoncent à guider une humanité qui traverse un cycle dominé par les forces du MAL. D'autres, comme l'économiste Ziegler, s'affolent. Ils constatent, impuissants, chiffres à l'appui, que le monde construit sur le modèle ultra-libéral court à sa perte à la vitesse grand V. La grande secousse aura lieu. Quand et sous quelle forme? Lorsque les hommes s'en remettent aux fous pour les gouverner, le résultat ne peut que plonger ceux qui « voient » (au sens biblique du terme) dans une forme de désespérance. Vous comprendrez que les nabots m... ne représentent plus pour moi le moindre intérêt. Le seul intérêt pour l'observateur, c'est que cette ville, à une petite échelle, est "caricaturalement" emblématique de la dérive des mœurs et de la morale. Comme, de surcroît, elle est majoritairement composé d'ignares plus cons les uns que les autres, elle prend naturellement plaisir à se faire "hara kiri" (vous avez dit masochisme ?). Elle n'est pas la seule. Quand je vois les électeurs de Levallois réélire le RPR Balkani, pourtant condamné pour corruption, et la même chose avec le socialo Mélike dans le Nord, il y a tout de même de quoi être plus qu'inquiet sur la morale des Français, non ? Quant à écrire ce que je sais, comme vous me le suggérez, je n'ai pas le talent pour le faire, ni même l'envie, car je ne suis pas convaincu que mon témoignage pourra intéresser grand monde. Crier dans le désert, j'ai donné. Je ne crois plus dans l'être humain. La nature humaine porte en elle, à jamais, les gènes de son autodestruction. Contre cela nul ne pourra rien. Alors en attendant la fin, j'essaie de rire un peu, loin des imbéciles qui ont pollué mon environnement. La distance est salvatrice et réparatrice. J'aime ce qui est essentiel. Je n'ai plus de temps à perdre. Verdi
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