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CINEASTE MATRAQUE PAR LA POLICE DE SARKOZY
Mardi 11 octobre, à Montreuil (93), Jean-Pierre BASTID, cinéaste écrivain et co- scénariste du film {Dupont Lajoie} a été victime dans la soirée de la répression de Sarkozy. Agé de 68 ans, il a été sauvagement matraqué, alors qu'il défendait des familles ivoiriennes menacées d'expulsion, sur les ordres du maire « apparenté communiste » de Montreuil, Jean Pierre Brard, qui avait demandé à la préfecture d'agir ce jour-là « avec la plus grande fermeté ».
Cette agression a comme par hasard été complètement occultée par les gros médias serviles aux ordres de ce gouvernement vichyste (presse , radios , tv)! Le récit inquiétant de Jean-Pierre BASTID, témoigne de l'ignominie de ce régime.
« Notre tour viendra, notre tour est venu
Né à Montreuil le 4 février 1937 et demeurant depuis trois ans à Bagnolet dans le 93, je me dois de porter à l'attention de mes concitoyens les faits suivants, dont j'ai été témoin et victime :
Le Mardi 11 octobre, j'ai été mis au courant par des voisins de l'expulsion des familles ivoiriennes habitant 2, passage du Gazomètre à Montreuil. Ma femme et moi, nous sommes rendus immédiatement sur les lieux pour leur porter assistance. Il a été décidé avec les familles et les personnes solidaires d'aller occuper la Maison de quartier Lounes Matoub, 4-6, place de la République à Montreuil, pour abriter les familles et les enfants ainsi que leurs affaires et ainsi interpeller la Mairie de Montreuil sur la nécessité de leur relogement. Un grand mouvement de solidarité s'est déployé de la part des habitants de la commune et des environs.
Dans l'après-midi, un membre du cabinet du Maire est venu à la rencontre des familles, leur proposant 3 jours d'hébergement en hôtels sur le département ou dans d'autres banlieues lointaines. Alors que leurs enfants sont scolarisés sur Montreuil. Les familles ont refusé la proposition estimant que leur situation resterait précaire. Le représentant de la mairie les a très clairement menacés d'une intervention policière afin de nous évacuer. Dans cette éventualité, les familles et les soutiens ont décidé de se barricader dans la salle d'activité de la Maison de quartier.
L'intervention commença vers 20 heures quand, à coup de bélier, les CRS défoncèrent la porte. Alors que nous nous tenions un peu en retrait en scandant des slogans contre les expulsions, ils nous encerclèrent et, après avoir renversé, jeté en l'air les sacs des familles, les tables du Centre et la nourriture qui s'y trouvait, ils ont commencé à nous repousser vers la sortie. Inquiets pour les femmes et les enfants qui s'étaient réfugiés dans la cuisine, porte fermée, nous avons résisté sans violence en nous mettant en chaîne afin d'être témoin de leur sort, vu la violence de l'intervention. En vain.
J'ai été projeté à terre et piétiné. J'ai eu beaucoup de mal à me relever. Pour activer le mouvement, un CRS a levé sa matraque, mais un gradé lui a fait signe de ne pas frapper. Il m'a dit : " Ça va, Monsieur " puis il m'a pris par le bras et m'a dirigé vers la porte tandis que mes compagnons étaient évacués très brutalement vers la cour, les uns après les autres ou par petits groupes.
(Suite page 50)
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